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L'auteure

Biographie

    Laura Motin Grave : animale sauvage, pesant entre 58 et 65 kg pour une envergure de près d’1m80, indifféremment bipède ou quadrupède. On la trouve souvent dans les environnements forestiers ou, en milieu urbain, à proximité des tatamis. Son aire de répartition s’étend du Svalbard au Sahara, et de l’ouest de l’Europe jusqu’aux montagnes des Carpates.

 

    Elle apprécie la compagnie des loups, des corbeaux et des chats noirs, et passe une grande partie de son temps à écrire des récits fantastiques. Son régime alimentaire se compose essentiellement de légumes racines, de graines et de feuilles tendres ; les seules prédations avérées à ce jour sont quelques poissons de rivière et des bivalves. Sa curiosité la pousse à côtoyer les êtres humains, mais elle demeure généralement farouche. Il semblerait qu’on puisse l’approcher en l’appâtant avec du fromage ou du punk rock.

 

    Son camouflage élaboré lui confère toute sorte d’apparences : cavalière, ouvrière, dame de la cantine, graphiste, vendeuse, secrétaire de rédaction, employée de banque, libraire, photographe, serveuse, professeure de dessin… Pour l’identifier à coup sûr, l’observateur averti cherchera la morsure qui balafre son membre antérieur gauche.

Questions, réponses et infusion d'aubépine

Auteure aventurière... Qui est Laura Motin Grave ?

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    Je suis née dans les années quatre-vingt et, d’aussi loin que je m’en souvienne, j’aime écouter, lire et conter. J’aurais pu devenir rat de bibliothèque, si mes premiers héros ne m’avaient pas poussée sur la voie de l’exploration.

    Il se trouve que Jack London m’a offert, à l’âge de six ans, deux cadeaux inestimables et brûlants : l’appel du Wild et l’amour des loups. J’ai tenté de fuguer de la garderie pour dormir dans la forêt quelques jours après avoir refermé Croc-blanc pour la première fois. De responsables adultes m’ont rattrapée, brisant tous mes rêves en m’expliquant que les loups avaient disparu de France depuis longtemps.

    Malgré le chaos du monde actuel, j’ai eu la chance d’assister à leur retour et ils m’émerveillent comme au premier jour. Je n’ai jamais cessé d’écrire, mais mon projet le plus ambitieux, la trilogie des Hurlements d’Automne, leur doit beaucoup.

    Je veux transmettre dans mes écrits cette énergie sauvage, cette voracité qu’ils m’ont insufflée et qui m’a permis de surmonter des obstacles que je pensais infranchissables.

Pourquoi le fantastique ?

Et si... Les hurlements d'Automne était une BD_ Par Olie Boldador

    Avant tout, j’écris ce que j’aime  ! Les univers sombres et étranges m’ont toujours beaucoup attirée : je fais partie des gens qui pleurent quand le monstre meurt à la fin…

    Le plus du fantastique pur, à mes yeux, c’est qu’il s’amarre à la réalité, tout invraisemblable qu’il soit. Il provoque un doute horrible et délicieux… J’aime m’appuyer sur l’Histoire et la science pour que l’impossible devienne irréfutable.

    Les créatures surnaturelles sont un levier pour questionner l’humanité à travers des points de vue inédits, mais, je tiens à ce que mes personnages soient crédibles. Je fais beaucoup de recherches et d’expérience. Je fabrique ma lessive de lierre, mange toutes les mauvaises herbes que je cite, fréquente des artisans de reconstitution historique et connais intimement le ronflement de colère d’un ours des Carpates.

L’écriture n’est donc pas votre seule passion…

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main et empreintes

    Oh non ! Je suis très curieuse et j’adore apprendre, chercher. Je m’enflamme dès qu’il est question de nature et de vie sauvage, d’animalité. L’éthologie, l’observation sur le terrain, l’étude des différents milieux… tout me fascine ! Je peux passer des heures embusquée dans un buisson et j’ai moins peur des fauves que des automobiles.

    Les arts martiaux prennent également une grande place dans ma vie. Respect, dépassement de soi, confiance : ils me permettent d’apprivoiser mon asthme, les blessures, le temps qui passe. J’ai besoin de ce lien entre le corps et l’esprit, aussi riche que primaire.

    Enfin, je n’utilise pas toujours les mots : dessin, vidéo, musique, photographie… Tous les moyens sont bons pour exprimer ce qui m’émeut.

Vous inspirez-vous de votre vécu, de la réalité, pour écrire ?

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    Bizarrement, plus que je ne le soupçonnais en me lançant dans une histoire de garous ! Je ne m’identifie pas à un personnage en particulier, mais de nombreuses séquences sont inspirées de faits réels ou de mes expériences personnelles.

    Comme je le disais, je fais beaucoup de recherches pour rendre les choses les plus réalistes possibles. Les comportements animaux que je décris, par exemple, proviennent souvent de véritables observations. J’aime également « tester » mes scènes de combat sur le tatami.

    Je me contente rarement de la théorie : j’ai besoin d’explorer mes sujets pour les rendre palpables. Cela me met parfois dans des situations incongrues, mais j’aime sortir de ma zone de confort. Ce qui rend la démarche amusante, c’est quand je me retrouve à vivre quelque chose que j’ai déjà écrit… Il se crée un curieux échange avec la fiction, parfois.

    J’ai construit la Brume des Hurlements d'Automne presque comme un univers de science-fiction. Je voulais que les légendes puissent rencontrer les réalités les plus pragmatiques. Quelque chose de dingue, mais comme à portée de main. Un imaginaire qui donne envie de creuser, de découvrir, qui ouvre des portes accessibles. Que chacun puisse inviter les garous, les vampires et les fées dans son salon et trembler avec eux.

    Je trouve que cela rapproche des personnages et permet de leur donner corps. En outre, je m’amuse beaucoup quand le surnaturel flamboyant croise la banalité quotidienne.

Avez-vous des modèles, des influences particulières ?

    Plein ! Je ne pourrais pas tous les citer… Outre l’écrivain aventurier qui a déclenché mes vocations, j’ai été marquée par le chaos baroque du Cycle d’Elric de Mickael Moorcock, par la violence sensible du Berserk de Kentaro Miura, par le classique, mais incontournable Assassin Royal de Robin Hobb, par le style d'écriture punk de Karim Berrouka. En termes de mécanique narrative, Princesse Mononoke d’Hayao Miyazaki m’a mis une claque monumentale, tout comme Gagner la guerre de Jean Philippe Jaworsky. Récemment, j’ai dévoré Beastars de Paru Itagaki, à la bizarrerie intime et envoûtante.

    J’ai mentionné un anime, ce n’est pas par hasard. La bande dessinée et le cinéma font partie de ma formation et j’ai une approche très « visuelle » quand j’écris. La plupart de mes titres de chapitres sont des citations ou des références, littéraires, musicales, cinématographiques…

Comment écrivez-vous : improvisez-vous ou connaissez-vous la fin à l’avance ?

    Oui ! En fait, les deux. Mes personnages vont d’un point A à un point B selon des jalons prédéterminés, mais je les laisse tracer le chemin, en quelque sorte. J’apprécie les histoires élaborées, avec des rebondissements et des intrigues croisées : cela nécessite de savoir où on va dès le départ. En revanche, je m’ennuie vite et j’aime la spontanéité, donc je laisse une part de liberté aux protagonistes. Je passe beaucoup de temps à « discuter » avec mes personnages avant de les livrer à leur inéluctable destin… ils se permettent donc régulièrement de me surprendre.

Travaillez-vous seule ?

Portrait de Ron Vieux Loup

    Oh, on est au moins une quarantaine là-dedans, je ne suis jamais seule ! Schizophrénie narrative à part, je suis plutôt têtue, bornée et cachottière quand j’écris. Cependant, la réponse est non : je ne le fais pas seule. Inventer une histoire est une chose, la raconter en est une autre. Je rédige en solitaire, mais j’ai besoin de mon binôme et de bêta-lecteurs pour peaufiner mes textes. C’est une étape essentielle à mes yeux : il est impossible de savoir si un message passe avant de l’avoir partagé.

    Mon amie Morgane suit le projet depuis ses débuts ; elle connaît la Brume presque autant que moi et ne s’offusque pas de ma dyslexie : elle est mon premier cobaye et mon assistante. Ma famille joue le jeu pour la seconde épreuve, puis j’élargis le cercle jusqu’à être satisfaite du résultat.

    Enfin, je fais appel à un illustrateur indépendant pour mes visuels de couverture. Cela m’effrayait assez, au début : j’aime avoir le contrôle… Finalement, j’adore cette étape ! Elle clôture le processus de création. J’ai croqué tous mes personnages, cela fait partie de ma façon de travailler, mais les voir naître sous la plume de quelqu’un d’autre et tout simplement jubilatoire. Je suis tombée amoureuse du style de Youth Artwork au premier coup d’œil et j’adore l’univers visuel original que nous avons construit ensemble.

Comment voyez-vous la suite ?

    Les enfants du chaos préfèrent danser la nuit, le tome 2 des Hurlements d’Automne sortira début 2024 et la trilogie sera bouclée avant 2025. Je dois encore achever la rédaction du tome 3, cela reste ma priorité pour le moment.

    Je pense souffler un peu et me dégourdir la plume sur d’autres projets moins ambitieux, des nouvelles, peut-être un roman plus court. Je vais chercher des appels à textes ou des collaborations, je pense, pour commencer. Les contraintes ont tendance à débrider mon imagination et les échéances donnent un rythme de travail que j’apprécie.

    Ensuite, je pourrais retourner dans mon antre la tête pleine. Il est probable que je travaille sur une seconde trilogie dans la Brume, un jour. J’ai encore pas mal de choses à dire… mais je ne m’y attellerai que quand les idées seront « mûres ». Je ne veux pas me précipiter.

    Parallèlement à la fiction, je commence aussi à réfléchir à un ouvrage naturaliste… À force de suivre mes muses de par le monde, j’ai collectionné les photos et les anecdotes improbables. C’est encore une ébauche, mais je sais déjà que mon fil conducteur sera la coexistence avec les fauves et les « nuisibles ».

Un mot pour la fin ?

    Résilience ! Quel que soit le bourbier dans lequel on se trouve, il faut célébrer la vie. Férocement.

Laura Motin Grave

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